15 jours malade… sans yin sans yang… ces derniers jours pour ne pas descendre dans l’atelier froid… Elsa est au chaud chez grand mères… je m’installe un petit labo dans la cuisine, comme au bon vieux temps pour tirer du palladium…..
Retrouver le noir de la gravure
Retrouver le plaisir de la lecture
Retrouver la Solitude Salutaire
Ces Etats incroyables de doutes…. dehors le monde futile…
De la baignoire sort, un papier d’Arche tout luisant de noir de palladium… je retrouve ce texte de Camus qui répond aux arbres… il s’extrait de « la postérité du soleil » avec cette extraordinaire préface de René Char… qui répond parfaitement à ce deuxième tirage qui sort aussi de la baignoire …. une photo du chemin… faite il y à 30 ans !!!! j’ai la fièvre… aurais le courage de le scanner pour vous l’envoyer ?
De tous ses muscles lisses le platane
s’efforce vers le soleil lointain. Panthère de
l’hiver, une sueur de givre sèche aux plis
de sa toison.
A Camus
Pourquoi ce chemin plutôt que cet autre ? Où mène-t-il pour nous solliciter si fort ? Quels arbres et quels amis sont vivants derrière l’horizon de ses pierres, dans le lointain miracle de la chaleur ? Nous sommes venus jusqu’ici car là où nous étions ce n’était plus possible. On nous tourmentait et on allait nous asservir. Le monde, de nos jours, est hostile aux Transparents. Une fois de plus, il a fallu partir … Et ce chemin, qui ressemblait à un long squelette, nous a conduit à un pays qui n’avait que son souffle pour escalader l’avenir. Comment montrer, sans les trahir, les choses simples dessinées entre le crépuscule et le ciel ? Par la vertu de la vie obstinée, dans la boucle du Temps artiste, entre la mort et la beauté.
R Char